Description
Édition en partie originale de La Vie de Marianne de Marivaux,
l’un des grands romans du XVIIIe siècle français.
Précieux exemplaire en reliure de l’époque armoriée,
provenant des bibliothèques du Président Bouhier,
Chartraire de Bourbonne, Abbaye de Clairvaux et Jacques Dennery.
Marivaux, Pierre Carlet de Chamberlain. La vie de Marianne, ou les Aventures de Madame la Comtesse de ***.
Paris, Prault, 1734-1736 (première-sixième parties).
Amsterdam, 1737 (septième partie).
La Haye, Gosse & Neaulme, 1737 (huitième partie).
1l., 1742 (neuvième partie)
La Haye, Jean Neaulme, 1741 (dixième et onzième parties).
Londres, 1745 (douzième partie).
Soit 12 parties en 3 volumes in-12 ; plein veau marbré, filet à froid encadrant les plats, armoiries frappées or au centre, dos à nerfs richement ornés, pièces de titre en maroquin rouge, de tomaison en maroquin olive, filet or sur les coupes, tranches rouges, restaurations anciennes aux coins et aux coiffes. Reliure de l’époque.
161 x 86 mm.
Rare édition en partie originale de La Vie de Marianne en reliure armoriée.
Tchemerzine, IV, 409 ; Bulletin Morgand et Fatout, n°11 357 ; Destailleur, 1318 ; En Français dans le texte, 143.
« On ne peut qu’être saisi par la prodigieuse habileté de l’auteur qui sait rendre extraordinairement vivante son héroine.
« Après la Princesse de Clèves et Manon Lescaut, avant Madame Bovary, Marianne est une des héroïnes les plus réussies et le plus intéressantes du roman français.
Historiquement, La Vie de Marianne est d’une grande importance, Marivaux s’y affirme comme un des créateurs de la sensibilité littéraire » (Dictionnaire de la littérature française).
« La Vie de Marianne parut en douze parties de 1731 à 1745.Il est très difficile de réunir ces 12 parties en première édition » (Tchemerzine).
Cette réunion est rarissime aujourd’hui en reliure homogène de l’époque, la parution s’étant étendue sur 11 ans.
Dans cet exemplaire les parties 3, 4, 5, 6 et 8 paraissent pour la première fois.
Roman de mœurs, La Vie de Marianne fut la première œuvre romanesque de Marivaux.
L’écrivain fait directement de la société de son temps le cadre de son roman. C’est une irremplaçable peinture de la vie quotidienne en France au XVIIIe siècle.
La Vie de Marianne est un grand roman. Il l’est tout d’abord par la profondeur et la vivacité de la psychologie : le personnage de Marianne est infiniment complexe et vrai.
Les portraits que contient ce roman, la constante analyse des sentiments de l’héroïne, quelques traits d’un modernisme qui étonne, montrent bien qu’ici Marivaux reste plus près de la réalité que dans son théâtre. C’est que La Vie de Marianne est aussi un roman de mœurs : Marivaux nous y peint non seulement les salons, la vie des grands seigneurs, mais la rue, mais la boutique et l’existence des petites gens.
Précieux exemplaire conservé dans ses reliures de l’époque aux armes du Président Bouhier (1673-1746).
Né à Dijon en 1673, Jean Bouhier fut reçu conseiller au même Parlement que son père en janvier 1693 et y devint président à mortier en mars 1704.
Il consacrait aux lettres tous les loisirs que lui laissaient ses fonctions ; il avait acquis une réputation de science et d’érudition telle qu’il fut élu à l’académie française le 16 juin 1727 ; son successeur fut Voltaire.
Issu d’une illustre famille de membres du Parlement de Dijon, collectionneurs de père en fils, le Président Bouhier fut un bibliophile d’une classe supérieure qui lisait et annotait ses livres.
Cette collection passa à son gendre Chartraire de Bourbonne et finit par échouer à l’abbaye de Clairvaux.