Description
Édition originale de ce rare ouvrage
qui « prépara la voie au Tractatus theologico-politicus de Spinoza »
(F. Bouillier).
Les deux ouvrages seront interdits ensemble en 1674.
Exemplaire conservé dans son vélin du temps.
Meyer, L. Philosophia S.Scripturae interpres ; Excertitatio Paradoxa, In qua, veram Philosophiam infallibilem S.Literas interpretandi Normam esse, apodictice demonstratur, & discrepantes ab hac Sententiae expenduntur, ac refelluntur.
Eleutheropoli (Amsterdam, J. Rieuwertsz), 1666.
In-4 de (6) ff., 105 pp., (5) ff.
Vélin ivoire rigide, traces d’attache, titre manuscrit au dos, ff. roussis. Reliure de l’époque.
197 x 157 mm.
Rare édition originale de cet ouvrage important de Meyer qui ouvrira la voie au Tractatus de Spinoza, les deux ouvarges étant condamnés ensemble en 1674.
Van der Linde, 56 ; Knuttel, Verboden boeken, 209 ; Wolf Collection, 426 ; Meinsma, Spinoza en zijn kring p.268-270 ; Peignot, Dictionnaire des principaux livres condamnés au feu, II, p.143.
« En 1666, paraissait à Eleuthéropolis (Amsterdam) un petit ouvrage qui devait faire beaucoup de bruit et qui s’intitulait Philosophia S. Scripturae Interpres. » (E. J. Dijksterhuis).
En 1663, parut le livre retentissant de Louis Meyer, Philosophia S. Scripturae Interpretes. L’auteur prétendait interpréter la Bible rationnellement, c’est-à-dire d’après la philosophie.
C’était la méthode de Maimonide, à la différence que ce n’était plus Aristote qu’il s’agissait de trouver dans la Bible, mais Descartes.
« Ludwig Meyer, a physician from Amsterdam and a follower of Descartes, was one of the closest friends of Spinoza. It was he who edited the first work of his friend, “Descartes Principia Philosophiae » in 1663. and he also wrote the preface for it.
Meyer’s ‘Philosophia’ is an important contribution to the history of free thought.
The work influenced Spinoza deeply, and traces can be found in his ‘Tractatus’, published four years later. In one of the later editions (Halle 1776), both works are combined in one volume. »
(The new Encyclopedia).
« Pendant que quelques cartésiens préparent les voies à l’Ethique de Spinoza, d’autres les préparent au Tractatus theologico-politicus.
Tel fut Meyer. L’ouvrage de Meyer, Philosophia Scripturae interpres est un des essais les plus célèbres et les plus hardis qui furent tentés, à cette époque, sous l’influence du cartésianisme, pour soumettre les Ecritures à une interprétation rationaliste.
Meyer, médecin d’Amsterdam, était un des plus intimes amis de Spinoza dont il reçut le dernier soupir et édita les œuvres posthumes. Le titre même de son ouvrage en indique clairement l’esprit. Meyer raconte, dans sa préface, qu’il a cherché un remède aux discordes fâcheuses des théologiens, et qu’il a cru le trouver dans la méthode de Descartes dont il célèbre les avantages avec enthousiasme. Ce que Descartes a fait en philosophie, il veut le faire en théologie, c’est-à-dire, il veut tout rejeter, jusqu’à ce qu’il arrive à un point ferme et inébranlable qui puisse servir de fondement à tous les autres dogmes théologiques.
Meyer veut prouver qu’il n’y a pas contradiction entre les vérités philosophiques et les vérités théologiques.
L’ouvrage de Meyer excita les plus vives discussions entre les disciples de Descartes et les ministres du culte réformé, il souleva des orages et provoqua une foule de réfutations, de prédications et de pamphlets. » (Histoire de la philosophie cartésienne, F. Bouillier, I, pp.309-310).
« In 1666, the anonymous publication, in Amsterdam, of the Philosophia Scripturae interpres marked a decisive moment in the history of Dutch Cartesianism. Its author Lodewijk Meyer (1629-1681) was a man of many talents. » (W. Van Bunge, From Sevin to Spinoza: An Essay on Philosophy in the Seventeenth Century).
« Les théologiens obtinrent, en 1674, l’interdiction par la cour de Hollande du Tractatus theologico-politicus de Spinoza, du Leviathan de Hobbes et de la Philosophia Sacrae Scripturae Interpres de Meyer, sous le même motif : « blasphémateurs et séditieux ». » (C. Secretan, Les privilèges, berceau de la liberté).
Exemplaire de ce traité rare et important qui sera condamné, conservé dans son vélin du temps.*
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