Description
Édition originale du Mariage forcé de Molière,
contenant des scènes qui « sont parmi les plus drôles de son théâtre ».
Louis XIV y dansa sous le costume d’un égyptien.
Molière, Jean-Baptiste Poquelin dit. Le Mariage forcé. Comédie, par J.B.P. de Molière.
Paris, Jean Ribou, 1668.
In- 12 de 2 ff. et 91 pp.
Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs orné de filets et fleurons dorés, double filet or sur les coupes, dentelle intérieure dorée, tranches dorées. Rivière & son.
147 x 85 mm.
Édition originale de cette comédie-ballet de Molière en un acte et en prose, représentée pour la première fois le 29 janvier 1664 dans les appartements de la reine mère au Louvre.
Tchemerzine, IV, 783 ; Guibert, I, p.231; Lacroix, pp.11-12 ; Le Petit, 284 ; Catalogue du baron J. de Rothschild, II, n°1191 ; Bulletin Morgand et Fatout, n°10 529.
Le grand comique s’inspire librement du Tiers livre de Rabelais et Molière joue lui‑même le rôle difficile de Sganarelle, terriblement amoureux et ridicule, très inquiet des coquetteries de sa femme.
Pour la première représentation Louis XIV dansa lui-même dans le Ballet égyptien qui accompagnait la pièce.
Le Mariage forcé manifeste en effet la première grande aventure musicale de Molière et théâtrale de Lully en un temps où le ballet de cour se contentait d’un lien très lâche d’une « Entrée » à l’autre ».
Elle anticipe de la nouvelle forme que sera l’opéra. Le comique de la pièce est de surcroît renforcé par une atmosphère de grande familiarité entre les personnages joués par le roi, les nobles, les danseurs et les comédiens.
La pièce, sans ballet, fut reprise en 1668, et simultanément imprimée.
« Remanié, Le Mariage forcé sera joué vingt-cinq fois par Molière jusqu’à sa mort, et plus d’un millier de fois par la Comédie-Française depuis sa fondation en1680. Le Mariage forcé est la pièce de Molière où se marque le plus l’influence de Rabelais » (Dictionnaire des œuvres littéraires de langue française).
Les deux scènes où Molière nous montre Rondibilis et Marphurius sont parmi les plus drôles de son théâtre et elles constituent une satire contre l’université de Paris.
« Comme toujours avec Molière, cette source comique [Le Mariage forcé] fut pour lui l’occasion de rendre acceptable les pensées les plus audacieuses et les saillies les plus gauloises en les adaptant au goût de son temps » (Guibert).
« Le Mariage forcé est une pièce très importante, plus qu’on ne le dit généralement » (Lefranc).
Lefranc, Lafenestre et Donnay attribuent au Mariage forcé un caractère autobiographique : « Molière continue de railler dans cette comédie l’inégalité d’âge dans le mariage… Quelques-uns crurent deviner dans les allures émancipées de Dorimène la peinture, volontairement chargée, des façons de Mlle Molière, dont les coquetteries commençaient d’inquiéter le mari laborieux, surmené, maladif, irritable ».
« De ses douloureuses préoccupations, de ses souffrances morales ou physiques, Molière fait des farces ».
Bel exemplaire (hauteur : 147 mm) finement relié en maroquin rouge par Rivière & son.