Description
« He builds on the writing of Alberti, Serlio and Vignola, but his greatest debt is to the art of Dürer. (…) Upon publication, this work became the standard textbook on the subject, only to be challenged later in the century by Dubreuil, Perspective pratique, 1642. » (BAL, p. 2335).
Superbe exemplaire de l’édition originale en langue française de la « Perspective » de Hans Vredeman de Vries (1527-1609).
Cette originale complète est infiniment rare.
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Vredeman de Vries, Hans (1527-1609). Perspective.
C’est-à-dire, le tresrenomme art du poinct oculaire d’une veue dedans ou travers regardante, estant sur une muraille unie, sur un tableau, ou sur de la toile… clairement expliquees par descriptions, fort utile & necessaire, pour tous peintres, tailleurs en cuivre, imaginaires, orfevres, architectes, ingenieurs, tailleurs de pierres, menuisiers, charpentiers, & tous amateurs des arts, pou y estudier à leur plaisir avec peu de peine.
Leiden, Hendrik Hondius (1604).
Suivi de : La seconde partie contenant plusieurs enseignements remarquables et argumens nécessaires de savoir représentés en édifices et bastimens fort beaux en l’art d’architecture, taillez magnifiquement en cuivre… Le tout pour l’usage des amateurs de ceste science qui s’y veulent estudier et s’exercer dans icelle. Inventé par Iean Vredeman Frison.
Leiden, 1605.
Deux parties en un volume in-folio de : I/ Titre gravé, 2 ff. et 9 ff. lettrés et 48 planches numérotées 1 à 49 ; les figures 33/34 sur une même planche, II/ Titre gravé et 4 ff., 24 planches numérotées, ainsi complet. Vélin ivoire, dos lisse, mouillures éparses, réparation marginale au feuillet de titre.
Reliure de l’époque.
350 x 282 mm.
Edition originale française parue simultanément avec l’édition latine en 1604 et 1605 ornée des portraits de Maurice, Prince d’Orange et de Vredeman de Vries.
Les exemplaires complets, tels celui-ci, sont de la plus extrême rareté.
L’exemplaire « Fowler Archtitectural collection » n° 432 est incomplet.
« Vredeman de Vries étudia sous un maître, qui le rendit habile dans la perspective et l’architecture. Devenu un artiste distingué, il se rendit à Anvers ; et il fut employé, concurremment avec d’autres peintres, aux travaux des arcs de triomphe érigés dans cette ville pour l’entrée de l’empereur Charles-Quint. Le talent de Vries obtint l’assentiment général.
Un des ouvrages les plus remarquables de ce maître fut celui qu’il peignit pour Gilles Hoffman, à Anvers. Il y représenta sur un mur, faisant face à l’entrée, une espèce de claire-voie, à travers laquelle on apercevait un jardin élégant, orné d’un riche parterre. L’imitation était si parfaite et la perspective si exacte, que plusieurs personnes prirent le tableau pour la réalité. L’illusion alla si loin que le prince d’Orange lui-même y fut trompé ; et qu’il ne put croire que c’était une peinture que lorsqu’il se fut approché assez près pour se convaincre de la vérité.
Vries excellait dans ce genre. Ses lumières et ses ombres sont distribuées avec beaucoup d’intelligence ; et les différents objets qu’il introduit dans ses vues perspectives d’appartements, de galeries, de salons, sont représentés avec la vérité de la nature. Ses ouvrages sont répandus dans les Pays‑Bas, en Allemagne, en Angleterre, et les amateurs payent fort cher ceux dont on peut constater l’authenticité. Outre les tableaux nombreux qu’il a peints, il a composé des dessins d’architecture, qui pour la plupart ont été gravés et que les amateurs se disputent à prix d’or. »
Hans Vredeman de Vries a été formé dans l’atelier du peintre verrier Reyer Gerrits, citoyen de Louvain en 1544, qui appartenait à une famille d’artistes travaillant à Amsterdam et Dordrecht. En 1548, Vredeman collabore avec d’autres jeunes artistes à la décoration préparée pour la joyeuse entrée de Charles-Quint (1549), sous la direction de Pieter Coeck.
A cette époque, il découvre les ouvrages de Vitruve et de Serlio et se passionne pour le répertoire ornemental de la Renaissance. Afin d’intégrer plus aisément ses modèles dans la peinture, Vredeman s’attache à l’étude de la perspective et les six éditions de Artis Perspectivae formae prouvent le succès de l’entreprise.
« Vredeman de Vries semble avoir marqué profondément son temps sans mesurer l’importance de son action.
Son sens didactique et pratique a présidé à l’élaboration de son traité Architectura qui est devenu un véritable cahier de modèles, tandis que son imagination trouvait à s’exprimer dans d’autres ouvrages dans lesquels il fournit aux artistes quelques vues en perspective de son architecture dans un cadre urbain ou rural. Vredeman diffuse ainsi une conception personnelle de l’urbanisme et de l’art des jardins dans Variae Architecturae Formae, Hortorum, Artis Perspectivae Formae, Scenographiae sive perspectivae.
La longue carrière de l’artiste prolongée par celle de son fils Paul, a contribué à diffuser ses modèles vers le nord de l’Allemagne et le centre de l’Europe » (Madeleine Van de Winckel).
Superbe volume de perspectives orné d’estampes d’intérieur de palais, églises, fontaines, jardins, enfilade de façades, portiques, escaliers, colonnes etc… conservé dans sa reliure en vélin d’époque.
Réf : The Mark J. Millard Architectural Collection, III, 1998, n° 139. Berlin 4704.