Description
Édition originale de la traduction
du Premier Alcibiade de Platon par Le Fèvre,
précurseur des Lumières et père de la future Mme Dacier.
« Connais-toi toi-même ! »,
C’est dans ce dialogue que le fameux précepte de Socrate
apparaît pour la première fois.
Bel exemplaire conservé dans son vélin de l’époque.
Platon. [Le Fèvre, Tanneguy]. Le Premier Alcibiade de Platon mis en François par Mr Le Fèvre.
Paris, Thomas Jolly, 1666.
In-12 de (15)ff., (1)f. bl., 233 pp. (mal chif. 231), (2) pp.
Plein vélin de l’époque, titre calligraphié au dos. Reliure de l’époque.
150 x 82 mm.
Rare édition originale de la traduction du Premier Alcibiade de Platon par Le Fèvre.
C’est dans ce dialogue que le célèbre précepte de Socrate : « Connais-toi toi-même ! » apparaît pour la première fois.
Nicéron, III, 123 ; Catalogue Lamoignon, 1273 ; Graesse, Trésor de livres rares et précieux, V, 323 ; E. Haag, VI, 499 ; Le Journal des savants, 15 février 1666, p.50.
Père de la future Mme Dacier, Tanneguy Lefèvre (1615-1672), fut « l’un des plus habiles humanistes de son siècle ». Il se convertit au protestantisme malgré les troubles religieux de l’époque. Humaniste passionné d’Antiquité, il pratique la libre critique des textes.
Fort de sa connaissance intime du grec, Le Fèvre se passionne pour les auteurs grecs non-conformistes et traduit Platon tout en affirmant son admiration envers Socrate dont il loue la tolérance.
Dans le Siècle de Louis XIV, Voltaire écrit à propos de Le Fèvre : « Calviniste, professeur à Saumur méprisant ceux de sa secte et demeurant parmi eux, plus philosophe que huguenot… ».
L’école platonicienne a toujours regardé le Premier Alcibiade comme l’un des meilleurs ouvrages de Platon et comme celui qui sert d’introduction à tous les autres.
« L’Alcibiade étant le point de départ de toute philosophie, c’est sans doute pour cela, dit Proclus, qu’Iamblique le met à la tête des dix dialogues dans lesquels est concentrée toute la philosophie de Platon. Le but de l’Alcibiade est la connaissance de soi. Le vrai but de l’Alcibiade est la nature humaine » (V. Cousin, Nouveaux fragments philosophiques, pp.264-306).
Platon, « le plus grand philosophe de l’Antiquité et sans doute aussi de tous les temps » (Dictionnaire de Auteurs) souhaite, dans l’Alcibiade, mettre en lumière la valeur de l’enseignement de Socrate et expliquer la signification véritable de l’oracle de Delphes « Connais-toi toi-même ».
Dans ce dialogue que Joseph de Maistre a tant loué et qui contient tout ce qui sera développé plus tard dans les autres dialogues, Socrate s’attache à démontrer que son jeune interlocuteur n’est pas encore mûr pour s’attaquer à la politique, étant donné qu’il est nécessaire de se connaître soi-même avant de pouvoir commander aux autres avec justice.
« Il n’est pas nécessaire de parler de la beauté de ce dialogue. Il suffit de dire que l’original est de Platon. Les doctes trouveront à la fin de ce livre de savantes notes dans lesquelles M. Le Fèvre a rétabli plusieurs passages que Marcile Ficin & Serranus n’avaient pas entendus. »
(Journal des savants, 1666, pp. 90-91)
Précieux et rare exemplaire conservé dans son vélin de l’époque.