Description
« Bertaut s’est fait un chemin particulier entre Ronsard et Desportes. Il a plus de clarté que le premier, plus de force que le second et plus d’esprit et de politesse que les deux autres ensemble »
(Melle de Scudéry).
Édition en partie originale des Œuvres poétiques et du Recueil de quelques vers amoureux de Bertaut.
Précieux et bel exemplaire conservé dans son maroquin de l’époque.
Bertaut. Recueil des œuvres poétiques de J. Bertaut, abbé d’Aunay, et premier Aumônier de la Royne. Seconde édition Augmentée de plus de la moitié outre la précédente Impression.
Paris, Abel L’Angelier, 1605.
Suivi de Bertaut. Recueil de quelques vers amoureux. Edition dernière, Reveue & augmentee.
Paris, Philippes Patisson, 1606.
Ensemble deux ouvrages reliés en 1 volume in-8 de (8) ff. 344 pp., (6) ff., 98 ff.
Maroquin rouge, double encadrement de triple filet doré sur les plats et au dos, filet or sur les coupes, tranches dorées. Reliure de l’époque.
164 x 106 mm.
« Collection complète des Œuvres de Bertaut qui fut un élève de Ronsard » (Edouard Rahir).
Édition en partie originale des Œuvres poétiques de Bertaut et du Recueil de quelques vers amoureux.
Brunet, I, 814-815 ; Renouard, Breyer, n°77 ; Renouard, Estienne, 194 ; J. P. Barbier, IV, 1, n°31 et n°32 ; N. Ducimetière, Mignonne allons voir…, n°135 ; Rahir Catalogue, V, 1242 ; Catalogue De Backer, n°538 ; Picot, Catalogue Rothschild, I, 820 ; Balsamo, L’Angelier, n°409.
Cette édition des Œuvres poétiques « est augmentée de plus de moitié outre la précédente impression. C’est la plus belle et l’une des plus recherchées » (Catalogue De Backer).
Brunet, dans son Manuel (I, 815), écrit à propos des éditions postérieures de 1620 et 1623 :
« Ces deux éditions sont plus complètes, mais moins belles que celle de Paris ; Abel Langelier, 1605, in-8 de 8 feuillets et 344 pages ».
Le Recueil de quelques vers amoureux comprend 89 pièces, dont 15 inédites. Cette édition est la seule connue sortie des presses de Philippe Patisson, fils de Mamert Patisson. Elle parut anonymement.
A 16 ans Jean Bertaut (1552-1611) s’engoue des œuvres du chef de la Pléiade et de Desportes. L’un et l’autre devaient encourager le jeune poète. Desportes introduisit Bertaut à la cour et resta toute sa vie son ami fidèle.
Nommé par Henri III précepteur du Comte d’Angoulême, fils naturel de Charles IX, puis de 1557 à 1589, secrétaire du cabinet du roi, il devint dès cette époque le poète de service tissant sur chaque évènement des vers mélodieux où se font jour parfois les accents d’une mélancolie naturelle qui ne manque point de charme.
« Tant d’application, tant d’attentions méritaient récompense, on lui en fut d’autant plus prodigue que Bertaut fut fort sagement toujours du côté du plus fort – ce qui demandait quelque souplesse en ce temps. En 1594, il reçut l’Abbaye d’Aunay ; en 1600, il était aumônier de la reine, Marie de Médicis. Chose curieuse, ce courtisan eut l’estime et l’amitié des autres poètes qui louent à l’envie son désintéressement et sa noblesse d’âme ».
« C’est à juste titre que Michel Jeanneret a placé Bertaut dans un chapitre intitulé « L’affranchissement des poètes », car ces derniers « prolongent le courant de poésie mondaine qui passe de la Pléiade à Desportes et travaillent cependant autour de Malherbe, mais avec un zèle inégal, à l’avènement d’une esthétique qui ouvre l’ère classique ». De son côté, Robert Sabatier est un de ceux qui furent sensibles au « lyrisme lamartinien » du poète. « Sa poésie rationnelle qu’on ne saurait confondre avec celle de Desportes diffère profondément de la poésie spontanée, quelques fois désordonnée de l’âge précédent. Cette horreur de l’excès, ce refus de la « fureur » que les amis et successeurs de Ronsard appelaient de toutes leurs forces, c’est ce qui marque constamment les chastes vers amoureux contenus dans ce recueil. Ils plurent aux contemporains du poète, ils furent adorés de la génération suivante » (J. P. Barbier).
« Bertaut fut perçu par les auteurs classiques comme un véritable précurseur, maîtrisant une langue en avance sur son temps. Boileau, pourtant si féroce à l’égard des auteurs des siècles précédents, disait que Bertaut avait « attrapé dans le genre sérieux le vrai génie de la langue française » » (N. Ducimetière).
« Bertaut s’est fait un chemin particulier entre Ronsard et Desportes. Il a plus de clarté que le premier, plus de force que le second et plus d’esprit et de politesse que les deux autres ensemble » (Melle de Scudéry).
Précieux et bel exemplaire conservé dans sa reliure en maroquin rouge de l’époque ?
Provenance : Bibliothèque E. M. Bancel, avec ex-libris.