Description
Rarissime édition princeps incunable
de la Théologie Naturelle de Raymond de Sebon,
source partielle des « Essais » de Montaigne.
Traduit en français par Montaigne en 1569,
ce texte fut loué par celui-ci dans ses Essais.
Sebon, Raymond de. Theologia Naturalis.
Deventer, Richard Pafraet, 1484-1485.
In-folio gothique de 256 feuillets à double colonne de 39 lignes à la page.
Veau estampé à froid de l’époque, riche décor de triple filet, abeilles et fleurs de lys à froid ornant les plats, dos refait à l’imitation. Reliure de l’époque.
279 x 208 mm.
Rarissime édition princeps du grand Traité de Théologie naturelle, source partielle des essais de Montaigne, dans lequel Raimond Sebon tente de réconcilier théologie et philosophie.
Michel de Montaigne traduira en français cette œuvre d’importance en 1569 avant de consacrer à R. Sebond une Apologie célèbre dans ses Essais.
HC 14067 ; BMC 1X45 ; Klebs 8241 ; GOFF R32 .
Cette toute première édition est précédée d’un prologue important qui fut supprimé des éditions postérieures après avoir été censuré par le Concile de Trente.
Dans ce Prologue Sebon expose son but.
Se considérant arrivé à la fin des temps, il se propose de rendre publique la « science du livre des créatures », qui permet de connaître infailliblement toute la foi catholique et de prouver qu’elle est vraie, science qui se suffit à elle-même et remplace toutes les autres. Les deux seuls livres que Dieu nous ait donnés sont celui de la nature et celui de l’écriture ; mais l’écriture ne nous a été donnée que parce que nous ne savions plus déchiffrer le premier livre par suite du péché ; il nous est pourtant commun à tous, il est accessible à chacun. Ces deux livres émanés d’un même auteur ne peuvent aucunement se contredire ; et si le second contredit l’autre, c’est sans doute qu’il s’est produit dans sa transmission des falsifications ou des erreurs d’interprétation. La science de la nature est donc certaine, elle est infaillible, elle est d’un abord facile, et sa connaissance ne requiert ni temps ni étude. Elle prouve tout par l’homme lui-même et « par ce que l’homme connaît de soi-même en toute certitude par l’expérience, et principalement par l’expérience de tout à l’intérieur de soi-même ».
C’est donc un naturalisme chrétien fort audacieux, faisant appel au bon sens et surtout au sens intérieur, à l’introspection que propose Sebon.
Ce traité avait été rédigé vers 1436 en Espagne. C’est le seul ouvrage connu de Raimond de Sebond, professeur de médecine et de Théologie à Toulouse. Sebond se dit lui-même disciple de Raimond Lull et opposant à la doctrine scolastique.
Montaigne traduisit le Prologue en le modifiant pour que son orthodoxie ne soit plus attaquable, dans son « Apologie ».
Richard Pafraet fut le premier imprimeur à s’installer à Deventer en 1477.
La présence du titre à la fin de l’ouvrage est inhabituelle. Margaret M. Smith estime que ceci ne se rencontre que dans 0,5% des incunables (The title page : its early development 1460-1510 » London 2000. p 71).
L’extrême rareté de cette toute première édition est soulignée à juste titre par les bibliographes.
Goff ne répertorie que 3 exemplaires dans les bibliothèques américaines.
Aucun exemplaire n’a subi le feu des enchères internationales depuis le début des relevés il y a plus de 30 ans.
Très précieux exemplaire à grandes marges entièrement rubriqué à l’encre rouge et bleue de ce texte d’importance traduit et loué par Montaigne, conservé dans sa reliure en veau estampé à froid du temps.