Description
Magnifique exemplaire de cette édition originale de Stendhal,
« improvisation de génie exubérante de vie, crépitantes d’idées » (H. Prunières)
conservé dans sa pleine reliure décorée de l’époque, condition inconnue de Carteret et de Clouzot.
De la bibliothèque B. Loliée.
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Stendhal. Vie de Rossini ; Ornée des Portraits de Rossini et de Mozart.
Paris, Auguste Boulland et Cie, 1824.
2 volumes in-8 de : I/ 1 portrait, VIII et 306 pp.; II/ 1 portrait, (2) ff., pages 306 à 623 ; l’ouvrage est divisé en 2 parties dont la pagination se suit ; la dernière page du tome I et la première du tome II sont chiffrées 306.
Veau rose, filet noir et bordure à froid, grand fleuron ovale à décor de rinceaux frappé à froid au centre des plats, dos orné or et à froid, coupes ornées, roulette intérieure dorée, tranches dorées.
Reliure de l’époque.
202 X 125 mm.
Edition originale de la Vie de Rossini, l’un des premiers livres de Stendhal.
Carteret, II, 347-350 ; Vicaire, I, 454 ; Clouzot, 256 ; Lhermitte, 568 ; Cordier, n°64 ; Catalogue James de Rothschild, III, 2514.
De la plus extrême rareté en pleine reliure décorée de l’époque.
En Italie, l’ouvrage fit naître des controverses. En effet, malgré son titre, ce n’est pas une véritable biographie, mais, un prétexte à attaquer l’état de l’Italie après la chute de Napoléon, à attaquer aussi les Parisiens amateurs d’opéra trop routiniers pour apprécier Rossini, compositeur moderne, utilisant des moyens pour plaire « calculés sur nos besoins actuels ». Dans cette optique, sa musique est « éminemment romantique » (Stendhal et l’Europe, catalogue de l’exposition à la Bibliothèque nationale, 1983, n°197).
L’un des premiers livres de Stendhal, la Vie de Rossini ne se présente pas sous la forme d’une biographie classique. L’ouvrage est composé de réflexions sur l’art du grand musicien et sur la société de son temps.
L’auteur avoue son admiration pour cet artiste de trente ans, plus connu qu’aucun autre en Europe depuis la mort de Napoléon : parler de lui c’est remonter aux sources de la poésie et aux chefs-d’œuvre les plus purs de l’âge moderne.
Stendhal étudie l’évolution de la création musicale de Rossini à travers la description de certaines scènes d’opéra ; il remonte à la création des œuvres et à l’analyse des sujets traités.
La biographie de Rossini, faite sous une forme pittoresque, se compose d’une série d’incursions parmi ses amis, dans ses habitudes ; Stendhal parle de la création de ses œuvres, donne la description des sujets et des scènes les plus connues de ses opéras.
« On peut dire que la vie de Rossini est le journal des sensations éprouvées par Stendhal au cours d’un voyage à travers la musique » (Henry Prunières).
Dans cette œuvre alerte, Stendhal nous offre un tableau très suggestif de la société italienne du début du XIXème siècle. (Dictionnaire des Œuvres).
« Beyle avait vu Rossini en Italie ; à la fin de 1819, il dînait avec lui et passa quelques soirées en sa compagnie. De curieux et vivants chapitres évoquent les mœurs théâtrales de l’Italie et la vie que le maestro mène de 1810 à 1816. La Vie de Rossini se vendit bien et, selon Stendhal, c’est le seul de ses ouvrages qui ait été lu, dès son apparition, par la bonne compagnie. Elle abondait en anecdotes, et elle est vraiment intéressante, vraiment agréable et amusante, pleine d’entrain et de gaieté ; elle tient de la musique qu’elle apprécie, et Stendhal n’avait-il pas avec Rossini quelque ressemblance de nature, l’insouciance, l’humeur nomade, l’ironie, les charmes d’un esprit qui vole sur tous sujets et plaisante sur toutes choses ? » (A. Chuquet).
Très subtile et magnifique reliure de l’époque en plein veau rose décoré, condition inconnue de Carteret et Clouzot.
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