Description
Édition originale « extrêmement rare » (Carteret)
de Cinq-Mars de Vigny, « le premier roman historique français ».
Précieux exemplaire conservé dans ses séduisantes reliures de l’époque.
Vigny, Alfred de. Cinq-Mars, ou une conjuration sous Louis XIII.
Paris, Urbain Canel, 1826.
2 volumes in-8 de : I/ (2) ff., 411 pp., (1) p.; II/ (2) ff., 491 pp., (1) p.
Demi-veau rouge à coins, filet de pointillés dorés sur les plats, dos lisse orné de filets et fleurons dorés, tranches jaspées, qq. rousseurs. Reliure de l’époque.
205 x 125 mm.
Édition originale de cet « ouvrage extrêmement rare » (Carteret) d’Alfred de Vigny, « le premier roman historique français ».
Clouzot, 274 ; Carteret, II, 452 ; Vicaire, VII, 1053 ; Rahir, Bibliothèque de l’amateur, 672.
« Peu commun » (Clouzot).
« Cinq-Mars » est vraiment le premier roman historique français, traité à la manière de Walter Scott.
L’action du roman se situe au début du XVIIe siècle et a pour cadre la cour du roi Louis XIII. Il relate l’histoire du marquis de Cinq-Mars qui sut gagner l’estime du roi en organisant un mouvement d’opposition au cardinal de Richelieu. Cependant, des manipulations, des complots, des trahisons diverses amenèrent finalement le roi à abandonner son champion et permirent à Richelieu de triompher.
En choisissant cet épisode historique et en magnifiant le personnage de Cinq-Mars Vigny prenait délibérément partie en faveur d’une aristocratie restée fidèle à l’idéal chevaleresque.
Il aurait voulu exprimer dans cet ouvrage une de ses idées les plus chères : la défense de l’ancienne noblesse sacrifiée par Richelieu à la monarchie absolue et unitaire.
Dans « Journal d’un poète », Alfred de Vigny décrit ainsi la genèse de « Cinq-Mars » : « Apres avoir lu les Mémoires du Cardinal de Retz, il me vint dans l’esprit d’écrire l’histoire de la Fronde. J’avais quatorze ans, c’était fort mauvais, certainement et je déchirai cela depuis, mais j’en conservai la mémoire minutieuse des faits de cette époque … Il me sembla depuis acquitter une véritable dette d’amitié lorsque j’écrivis Cinq-Mars et peignis l’abbé de Gondi … et en 1824 à Oloron dans les Pyrénées, je composai entièrement et écrivis sur une feuille de papier le plan entier de Cinq-Mars. Il n’y a pas de livre que j’ai plus longtemps et plus sérieusement médité … Ce ne fut qu’en 1826 que je me mis à écrire le livre d’un bout à l’autre, et, comme on dit, d’une seule encre » (Œuvres d’Alfred de Vigny, Pléiade, II, 1948, pp. 1063 et 1087).
Victor Hugo écrivit dans la Quotidienne du 30 juillet 1826 : « Admirable ! La foule le lira comme un roman, le poète comme un drame, l’homme d’Etat comme une histoire ! ».
Un livret fut tiré de ce roman par Paul Poirson et Louis Gallet, pour un opéra en quatre actes et cinq tableaux : Cinq-Mars, du compositeur français Charles Gounod (1818-1893), représenté à Paris en 1877.
Précieux exemplaire conservé dans ses séduisantes reliure de l’époque.
Les exemplaires en reliure de l’époque sont de toute rareté.
Provenance : Bibliothèque P. Reinbold, avec ex-libris.