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Voltaire
L’ingénu,
1767.

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Description

Fort bel exemplaire de l’édition originale de L’Ingénu,
conservé dans sa reliure de luxe de l’époque en plein veau blond.


 

Voltaire. L’Ingénu, histoire véritable tirée des manuscrits du père Quesnel.
Utrecht (Genève), 1767.

In-8 de VII pp., (1) p. pour l’errata et 240 pp.
Édition encadrée (Bibliothèque Nationale, Y2, 552, E. Réserve).
Plein veau blond, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs richement orné, filet or sur les coupes, tranches rouges. Reliure de l’époque.

197 x 117 mm.

Édition originale de l’une des grandes œuvres de Voltaire en exceptionnelle condition de l’époque.

« « L’Ingénu » est de la seconde moitié de l’année 1767. Dès le 21 juillet, d’Alembert écrivait à Voltaire : « On parle d’un roman intitulé « L’Ingénu », que j’ai grande envie de lire. » Et Voltaire lui répondait, le 3 août : « Il faut que je vous dise ingénûment, mon cher philosophe, qu’il n’y a point « d’Ingénu » ; que c’est un être de raison ; je l’ai fait chercher à Genève et en Hollande ; ce sera peut-être quelque ouvrage comme le compère Mathieu… Je n’ai point fait « l’Ingénu », je ne l’aurai jamais fait, j’ai l’innocence de la colombe et je veux avoir la prudence du serpent » – Les premiers exemplaires de l’Ingénu arrivaient à Paris à la fin de ce même mois d’août » (Bengesco).

Voltaire ne voulut pas convenir qu’il en était l’auteur, lorsqu’il autorisa un éditeur parisien à publier ce conte, celui-ci fut présenté comme une œuvre de Monsieur de Laurens, le fameux satiriste anticlérical, qui venait de publier, en 1764, « L’Évangile de la raison » et allait publier le « Compère Mathieu ». Du Laurens, d’ailleurs, ne risquait rien ; ses écrits étaient encore plus violents et il y avait longtemps qu’il avait quitté la France pour la Hollande. L’éditeur parisien Lacombe donna pour titre à l’œuvre : « Le Huron ou l’Ingénu », titre sous lequel elle est également connue. L’histoire du Huron, qui se passe sous le règne de Louis XIV, est proposée aux lecteurs comme étant une « Histoire véritable tiré des manuscrits du père Quesnel » (le fameux théologien mort au début, du siècle).

Un jeune homme, qui a toujours vécu parmi les Hurons en Amérique, débarque en Basse‑Bretagne où un prieur et sa sœur le reconnaissent pour leur neveu, Hercule de Kerkabon. Comme « il dit toujours naïvement ce qu’il pense et qu’il fait ce qu’il veut », en « bon sauvage qu’il est, il est surnommé l’Ingénu. Se confiant à son intelligence naturelle que n’ont point corrompue les préjugés, il va connaître bien des mésaventures, au cours desquelles ses étonnements, apparemment naïfs, lui feront proférer une série de jugements pleins de sagacité. Converti par sa nouvelle famille, il est baptisé et s’éprend de sa marraine, Mlle de Saint-Yves qu’il ne peut épouser, la parenté spirituelle qui existe entre eux étant un obstacle selon les lois de l’Église. Après avoir vaillamment repousse une attaque anglaise en Basse-Bretagne, il se rend à Versailles pour y trouver le prix de ses services et tâcher d’obtenir la main de sa fiancée. En chemin, il soupe avec des Huguenots puis parvient à la Cour, loin d’avoir satisfaction, il se voit éconduire et mettre à la Bastille pour avoir déplu a un commis. Il a pour compagnon de captivité un janséniste, qui fait son instruction et s’émerveille de sa perspicacité et de la justesse de son esprit : « Son entendement, n’ayant point été courbé par l’erreur, était demeuré dans toute sa rectitude. » Son bon sens parvient à modifier certaines des opinions du janséniste. Pendant ce temps, le prieur et sa sœur tentent en vain de le faire relâcher. Mlle de Saint-Yves, s’échappant du couvent où on l’avait fait enfermer, part pour Versailles et arrive à déjouer ses poursuivants. Elle obtient d’être reçue par un sous-ministre, Saint-Pouange, et sollicite l’élargissement de son amant. Elle résiste aux propositions déshonnêtes qui lui sont faites puis finit par céder, un jésuite lui ayant fait entendre qu’elle doit délivrer l’Ingénu, même si son honneur en est le prix. Tandis que l’on fête la libération du Huron, Mlle de Saint-Yves tombe malade douleur et de honte : des médecins (tournés en ridicule par l’auteur) s’empressent à son chevet, et elle meurt. M. de Saint-Pouange, qui n’est pas foncièrement mauvais, éprouve des remords et fait accepter à Hercule de Kerkabon, instruit par l’expérience et devenu philosophe, une charge d’officier : « Le temps adoucit tout. »

Ce conte philosophique est écrit avec beaucoup d’esprit. Le problème traité est celui du bonheur social, entravé par les conventions et l’ingérence de la religion dans la vie intime des individus. L’amour est le ressort qui déclenche les événements, et les événements appellent les réflexions. Cette fiction, présentée sous la forme d’un court roman, permet à Voltaire de répandre certaines de ses idées philosophiques. Il critique les abus sociaux et s’en prend tour à tour aux jésuites, aux jansénistes, aux hauts fonctionnaires, aux médecins. Il défend la « simple nature », le « bon sauvage », contre les coutumes imposées par la civilisation et que ne ratifie pas la raison.

Le ton est gai, vif, mordant.

« L’Ingénu » possède toutes les brillantes qualités qui firent le succès de Voltaire.

Fort bel exemplaire de cette importante édition originale conservée dans sa reliure de luxe de l’époque en veau blond ; les exemplaires sont généralement reliés en simple basane ou veau ordinaire.

De la bibliothèque réputée J. Dennery avec ex-libris.

 

 

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