Breviarum Romanum
Le Bréviaire romain in-folio imprimé par Jacob Kerver en 1583, revêtu d’une reliure à la fanfare en maroquin olive de l’époque de grand format (hauteur 405 mm).
In-folio de 12 pp., (1) f. bl. et 156 pp – les 10 derniers feuillets de ce second ouvrage sont restaurés avec manque de texte.
Maroquin olive, dos et plats couverts de compartiments droits et courbés avec arabesques, volutes et fleurons dorés, tranches dorées, qq. restaurations. Reliure à la fanfare de l'époque.
397 x 265 mm.
Breviarum Romanum.
Parisiis Apud Jacobum Kerver, 1583.
In-folio de 38 feuillets et 1046 pages, complet.
Suivi de : Officia sanctorum.
Parisiis,1592.
Riche « reliure à la fanfare » réalisée à l’époque, à la fin du XVIe siècle, par l’un des meilleurs ateliers parisiens pour servir de couvrure au bréviaire romain imprimé en rouge et noir par Jacob Kerver à Paris en 1583.
Il est orné de 4 gravures à pleine page.
La reliure est proche de celle reproduite par Rahir dans « Livres dans de riches reliures. Morgand/ Paris, 1910, n085 ».
« Dans le dernier quart du XVIe siècle, les reliures à décor ne représentent plus qu’un champ limité d’activité pour quelques relieurs. Alors qu’elles pouvaient, au milieu du XVIe siècle, constituer un fort noyau d’une bibliothèque, autour duquel pouvait, comme à Fontainebleau, s’articuler l’ensemble, elles ne sont plus désormais que des pièces isolées, sans statut définissable, au sein du système clos de la collection. Elles s’y trouvent plutôt comme des traces des préférences du possesseur pour certains textes ou certains exemplaire choyés, comme, dans le cas des exemplaires offerts, des preuves d’une relation de sentiment ou, plus souvent, de subordination sociale entre celui qui offre et celui qui reçoit.
Les plus simple, les semés, sont constitués par la répétition régulière, sur tout le plat, de pièces et meubles, du blason, d’initiales, monogrammes, signes emblématiques tel le S fermé.
A l’opposé, les décors dits « à la fanfare » offrent leurs sinuosités, leurs dorures denses, leurs compositions complexes dont on peut extraire une structure déterminante formée par un réseau de « rubans » qui, partant d’un ovale central et s’enlaçant, fragmentent la surface des plats en compartiments de formes variées. Une analyse plus fine a montré qu’il fallait faire intervenir sept éléments pour donner une définition complète du type : sept éléments qui semblent avoir été le plus souvent ressentis par les relieurs comme des obligations acceptées et même légitimées, presque des articles d’un règlement tacite. Les « fanfares » furent répandues de 1560-1570 jusque vers 1620 et, ainsi, elles peuvent être considérées, avec les autres compositions à base de feuillages, comme la manifestation, dans la reliure, de certaines tendances de l’art baroque.
Une question doit être posée à ce propos : comment concilier l’opposition si flagrante entre l’austérité, la stabilité des semés et la luxuriance, le mouvement des fanfares. Comment les mêmes relieurs et les mêmes clients peuvent-ils mettre en œuvre leurs pratiques et leurs goûts dans deux styles aussi différents ? Les semés doivent être considérés comme une forme particulièrement élaborée de la reliure d’amateur pour laquelle l’appartenance, manifestée ou dissimulée, est primordiale, tandis que les fanfares sont, pendant plus d’un demi-siècle, le modèle presqu’unique de la reliure à décor » (Jean Toulet).
Superbe reliure à la fanfare en maroquin olive de l’époque de grand format.
