Officium B. Mariae

Reliure à décor de paillons sous mica réalisée à Paris vers 1755.

In-8 de (24) ff. – manque le titre – 744 pp.

Application de maroquin rouge et noir, rehaussés à l’or, incisions laissant apparaître des peintures sous mica et paillons colorés en fleuron central et en encadrements, dos lisse à six caissons de paillons colorés, doublures et gardes de soie moirée orangé, tranches dorées. Reliure parisienne de l’époque.

195 x 122 mm.

Officium B. Mariae.

Paris, vers 1755.

Somptueuse reliure à décor de paillons sous mica, l’une des plus riches répertoriées.

Ce type de reliure, extrêmement rare, recouvre le plus souvent des Almanachs ou des Offices divins et témoigne de l’art élégant et raffiné du XVIIIe siècle.

Cette belle reliure mosaïquée est composée de deux peintures sous mica représentant, pour le premier plat, une Vierge à l’Enfant sur un fond de ciel bleu et jaune, au second plat, l’apparition d’une Vierge à l’Enfant sur un arbre à une bergère, légendée « Paz » (paix), certainement en référence à une apparition mariale, la Vierge ayant une longue tradition de représentation avec des arbres, notamment en Espagne avec Notre Dame du Chêne, Notre Dame de la Paix ou Notre Dame de Fàtima. En tête du premier plat, l’inscription : « Soy del Bailio Arias » a été estampée à l’or.

Selon Michon ce genre de reliure sort de l’atelier de Derome ; le fils Nicolas-Denis en a réalisé un très petit nombre entre les années 1755 et 1772 : sept sont aujourd’hui par lui recensées.

« Nous sommes ainsi amenés à attribuer à cet atelier (Les Derome) une série très particulière de reliures de maroquin mosaïqué avec décor clinquant de paillon et de mica, qu’on donne généralement, à cause des fonds de maroquin blanc ou crème, à l'atelier des Monnier.

Le premier almanach de ce type est de 1755, le dernier de 1772. La mode s’est donc maintenue au moins pendant dix-sept ans. Vingt ans après ce dernier exemple, l’atelier qui avait succédé à Nicolas‑Denis Derome et qui avait hérité de ses fers, de ses patrons et de sa technique, fabriquait aux prix de 9 000 livres, pour les Œuvres complètes d’Helvétius, éditées en 1792, quatre extraordinaires reliures ornées de mica qui passèrent successivement dans les collections Abrami et C. Bishop ». (Louis‑Marie Michon. Les reliures mosaïquées du xviiiè » siècle.

Cette reliure est proche de celle choisie par Edouard Rahir comme le plus beau, le mieux conservé et finalement le seul témoin de reliure à décor de paillon sous mica digne d’enrichir sa fabuleuse collection et qui fut retenue pour passer dans la première vente Rahir, le cabinet des merveilles, et atteignit la plus haute enchère des reliures décorées du xviiiè siècle : 26 290 F de l’époque, achetée alors par Gumuchian. (Bibliothèque de feu Edouard Rahir. Première partie. 1930 n° 8).

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