Ronsard. Les quatre premiers livre de la Franciade, 1572.

« A la fin de l’été 1571,
les quatre premiers livres de la Franciade de Pierre de Ronsard étaient terminés.
Amadys Jamyn lut au roi le dernier chant au mois de septembre, et Charles IX goûta fort ce poème,
se faisant relire deux fois le passage qui stigmatise les rois fainéants 
» (Chamard).

Admirable exemplaire d’Edmée Maus
conservé dans son pur vélin ivoire de l’époque, condition d’exception.

Paris, 1572.

 Ronsard, Pierre de. Les quatre premiers livre de la Franciade. Au roy très chrestien, Charles Neuvième de ce nom, par Pierre de Ronsard gentilhomme vandomois.
A Paris, chez Gabriel Buon, demeurant au Cloz bruneau, à l’enseigne Sainct Claude,1572. Avec privilege du Roy.

 In-4 de (14) ff., et 230 pp., la dernière non chiffrée, (1) f. bl.
Vélin souple, liens, dos lisse, tranches lisses. Reliure de l’époque.

 223 X 160 mm.

Edition originale rarissime en pure reliure de l’époque de La Franciade dédicacée au roi Charles IX (1560-1574).

Barbier, J.-P., Ma bibliothèque poétique, II, n°51 ; Tchemerzine, V, 450 et 452 ; Ronsard : la trompette et la lyre, Bibliothèque Nationale, 1985, n°178.

« A la fin de l’été 1571, les quatre premiers livres étaient terminés. Amadys Jamyn lut au roi le dernier chant au mois de septembre, et Charles IX goûta fort ce poème, se faisant relire deux fois le passage qui stigmatise les rois fainéants » (Chamard, 2, III : 108-109).

Il ne restait qu’à donner l’ouvrage à l’imprimeur, ce qui fut fait à peu près au moment de la Saint-Barthélemy, condition déplorable pour capter l’attention du lecteur.

Il est singulier de voir combien les louanges furent nombreuses et répétées. Presque dans chaque recueil contemporain, on donne une allusion à La Franciade : l’un se pâme, l’autre appelle à grands cris (c’est le cas du fécond Jean de la Gessée) une suite à laquelle Ronsard renonça déclarant (dans son édition collective de 1578) :

« Si le Roy Charles eust vescu
J’eusse achevé ce long ouvrage :
Si tost que la mort l’eut veincu,
Sa mort me veinquit le courage. »

 « Il est intéressant de voir qu’un mouvement se dessine aujourd’hui pour réhabiliter « La Franciade »… » (J.P. Barbier).

L’œuvre ne manque point d’attraits : le sens du déploiement romanesque, la peinture d’actions, l’insertion des voix féminines. Mais La Franciade est victime des hésitations de Ronsard, de ses doutes aussi quant au sens de l’histoire, au moment où celle-ci, marquée par les déchirements religieux, bouscule les certitudes d’un poète-historiographe qui, en dépit de sa volonté d’amender son épopée en 1573, 1578 et 1584, la laissera inachevée.

Au moment où la future Pléiade se formait et préparait la révolution de la poésie, il avait été jugé indispensable que le genre épique soit renouvelé. Du Bellay, porte-parole des jeunes loups du Collège de Coqueret, réclamait à grands cris « ce long poëme francoys » dans sa Deffence et Illustration de la langue francoyse.

Le nouvel nouvel Homère ne pouvait être que Ronsard.
Tout le monde s’accordait à lui voir prendre cette place, et il voulut s’y installer aussitôt.
Il est probable que le choix de Francus, fils d’Hector, pour héros, s’imposa à lui dès la publication de ses premières plaquettes, contemporaines de la Deffence. Nous savons par Binet, son disciple et biographe, qu’il lisait Jean Lemaire de Belges où la légende, nullement populaire, de Francus était retracée avec un luxe considérable de fausses preuves.

C’est en 1552 déjà, que le titre du poème était prononcé, dans Le Cinquième Livre des Odes, publié à la suite des Amours.
On sait aussi comment Lancelot de Carle lut au roi Henri II le plan de l’ouvrage, en janvier 1554, et comment notre poète se vanta d’avoir reçu l’ordre de se mettre à l’ouvrage.
Aux yeux de Ronsard, il s’agissait là d’une « commande officielle », d’un labeur prestigieux certes, mais propre à magnifier la dynastie.
Pour que le poète prenne sa plus belle plume, le roi devait faire sa  « Lyre crossée », c’est-à-dire lui donner quelque grasse abbaye dont les revenus lui épargneraient tout souci matériel.
Henri II avait d’autres soucis. Il n’avait pas la délicatesse d’esprit de son père François 1er, qui joignait à la force physique le goût le plus vif pour les arts.
Le roi meurt donc en 1559, sans avoir payé « l’arroi » de Francus, inlassablement réclamé par le nouvel Homère.
Désormais, le Vendômois va s’adresser à la Reine mère, à laquelle beaucoup de liens le rattachent. En 1563, fort des Discours politiques dont il s’est servi pour fustiger les huguenots rebelles, il ose dire à Catherine de Médicis que les rois lui ont « failly de promesse » (dans la complainte que l’on trouve au Second Livre du Recueil des Nouvelles Poésies).
Alors, miraculeusement, la récompense tant attendue arriva! Une bonne abbaye, qu’il troqua bientôt contre l’agréable prieuré de Saint-Cosme-lès-Tours.

Ronsard fut « honoré » du prieuré de Croixval le 22 mars 1566. Dès lors, rien ne s’opposait plus à ce qu’il passe aux actes et Binet affirme qu’il « reprit courage… et mit en effect les projects de la Franciade ».

Le présent exemplaire Edmée Maus, comme les exemplaires de la Sorbonne et de la Bibliothèque Nationale, correspond à des états intermédiaires résultant du mélange par le relieur de cahiers corrigés et non corrigés.

Remarquable et superbe exemplaire de l’édition originale conservé dans sa pure reliure en vélin ivoire à recouvrement de l’époque, condition rarissime et très recherchée pour nos grandes originales classiques.

Provenances : Fonteilles, mention portée au titre et au verso du dernier feuillet ; Edmée Maus avec son ex-libris.

39 000 €

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