Les Œuvres de Rousseau avec les figures de Marillier avant la lettre, « très rare en cet état » (Morgand et Fatout).
Précieux exemplaire conservé dans sa reliure en maroquin rouge du temps.
De la bibliothèque André Langlois.
Rousseau, Jean-Jacques. Œuvres choisies de J.J. Rousseau de Genève.
Londres, s.d. (1783).
15 volumes petit in-8 reliés en maroquin rouge, filet doré orné sur les plats, dos lisse orné de fleurons dorés, pièces de titre et de tomaison en maroquin vert, filet or sur coupes, dentelle intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque.
174 x 103 mm.
Les Œuvres de Rousseau illustrées par Marillier avec les figures avant la lettre « très rare en cet état » (Morgand et Fatout).
« Jolie édition des Œuvres de J.J. Rousseau comprenant l’Émile, 4 volumes, La Nouvelle Héloïse, 4 volumes, et les Œuvres diverses, 7 volumes. Elle est ornée d’un portrait de Rousseau et de 26 figures de Marillier qui sont ici en épreuve avant la lettre ».
Dufour, 396 ; Cohen, 911 ; Quérard, VIII, 200 ; H. Beraldi et R. Portalis, les graveurs du XVIIIe siècle, IIIa, pp. 18-22 ; Les dessinateurs d’illustrations au XVIIIe siècle, R. Portalis, pp.365-379.
« On sait quel dessinateur fut Marillier (1740-1808), quelle ingéniosité et quelle souplesse il déploya dans cette multitude de petits tableaux si bien composés dont il ornait les livres. Dorat lui doit beaucoup. On veut avoir ses Fables pour les fleurons de Marillier. Marillier vivait en sage, partageant son temps entre la culture des arts et l’accomplissement des fonctions administratives dont il s’acquittait avec un zèle digne d’éloges. Il paraîtrait qu’il contribua à la fondation de la bibliothèque publique de Melun. » (H. Beraldi et R. Portalis).
« Le gracieux dessinateur Marillier reçut ses premières leçons d’un peintre nommé Morelot, vint à Paris et entra dans l’atelier de Hallé. Il avait de l’instruction, un esprit fin et délicat et sut vite se mettre à la hauteur des maîtres de l’époque.
Il débuta en gravant des suites de chiffres et de fleurs d’après les dessins de Carles de Saint-Aubin, brodeur du roi. Grimm dans sa correspondance souligne que « ce sont les dessinateurs et les graveurs qui font tout le mérite des poèmes de Dorat. » Marillier fut choisi pour dessiner deux culs-de lampe des Baisers qu’Eisen, généralement chargé de décorer les productions de Dorat, n’avait pu livrer à temps. Il s’en tira à la satisfaction de l’auteur, et tout aussitôt enchanté de rencontrer un aussi gracieux dessinateur, Dorat s’empressa de lui confier l’illustration d’autres ouvrages. L’exécution de ces différents dessins, et en particulier de ceux des Fables où Marillier s’était efforcé de ne pas lui faire regretter Eisen, satisfit tellement leur auteur, qu’il songea aussitôt à en donner une nouvelle édition tout exprès pour l’enrichir des spirituelles compositions du dessinateur.
Marillier triomphe dans ces sujets de petite dimension. Il excelle à faire mouvoir avec grâce et facilité ses personnages dans des espaces étroits. C’est le dessinateur de l’infiniment petit ; ses animaux, ses accessoires sont excellents, et ses délicieux encadrements tous différents, tous gracieux et bien trouvés sont de vrais modèles du goût exquis qui s’appellera plus tard style Louis XVI. Il restera comme une des individualités les plus gracieuses de l’art du XVIIIe siècle. » (R. Portalis).
Bel et précieux exemplaire des Œuvres de Jean-Jacques Rousseau, immense de marge, tiré sur papier de Hollande bleu, conservé dans sa reliure en maroquin rouge de l’époque.
Provenance : Bibliothèque André Langlois, avec ex-libris en page de garde.
15 000 €