Saint-Amant. Moyse Sauvé, 1653.

Saint-Amant. Moyse Sauvé, 1653.

 

Edition originale rare de l’une des meilleures œuvres de Saint-Amant (1594-1661).

 

Précieux exemplaire de dédicace à Louise Marie de Gonzagues, reine de Pologne, relié en maroquin rouge de l’époque, avec ex-dono manuscrit.

 

Paris, 1653.

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SAINT-AMANT (1594-1661). Moyse Sauvé idyle héroïque du sieur de Saint Amant. A la sérénissime reine de Pologne et de Suède.

A Paris, chez Augustin Courbé, au Palais, en la Gallerie des Merciers, à la Palme. m.dc.liii. Avec privilège du roy. (1653).

 

In-4 de (16) ff., 256 pp. chiff. 276 et (4) ff. plus un portrait de la Reine gravé par Robert Nanteuil et un frontispice dessiné par C. Vignon gravé par A. Bosse.

Plein maroquin rouge, encadrements de filets à la Duseuil sur les plats, dos à nerfs richement orné d’un décor à la grotesque, coupes décorées, roulette intérieure, tranches dorées sur marbrures. Reliure parisienne en maroquin de l’époque.

 

283 x 215 mm.

 

Edition originale rare dédiée « A la reine de Pologne et de Suède ».

 

Selon Rémy de Gourmont, Faguet et les critiques modernes, Saint Amant est « l’un des plus vigoureux esprits de l’époque ». L’un des plus modernes assurément.

Une sensibilité romantique inspire son œuvre.

Musicien autant que coloriste, il entend autour de lui, comme les poètes symbolistes, de légères harmonies, de mystérieux bruissements.

 

Dans « Moyse sauvé » abondent les passages gracieux ou pittoresques, les scènes épiques ou familières, les trouvailles d’expression. « C’est une œuvre, écrit Faguet, qui fait encore honneur à la poésie française. » « C’est, précise Rémy de Gourmont, le plus grand effort poétique, de Ronsard à Victor Hugo, et qui n’a pas été tout à fait vain. Le Moïse a surtout une valeur de poésie picturale : c’est une curieuse fresque. »

 

Saint-Amant jugeant la langue insuffisamment riche, emploie les archaïsmes, les mots d’argot, les termes gaillards, sa richesse verbale prolonge la verve de Rabelais. Et son influence fut grande. En opposant par le jeu des contrastes, la noblesse et la trivialité, il donna l’exemple de ce que Scarron bientôt transforma en un genre littéraire : le burlesque. Il se peut, en plus, qu’il ait entraîné Tristan [et] Scudéry vers l’imitation de Marino et des poètes italiens. Il enseigna surtout que la poésie est une « peinture vivante », qu’elle a pour objet « moins de manier des idées générales et abstraites que de charmer l’imagination ». « Tout le courant de poésie descriptive qu’on observe à cette époque, écrit Antoine Adam, est venu de lui. ».

 

Saint-Amant et la Reine de Pologne.

 

En 1645 il devient secrétaire des commandements de la reine de Pologne ; il ne rejoindra son poste qu’en 1649. Et demeurera en Pologne, auprès de la reine, jusqu’en 1651.

 

« Moyse Sauvé » paraîtra à Paris en 1653 avec une dédicace « A la Sérénissime Reine de Pologne et de Suède » et un portrait de « Louyse Marie reine de Pologne et de Suède » gravé par Nanteuil en 1653.

 

Précieux et superbe exemplaire imprimé sur grand papier de Hollande offert à la Reine de Pologne par l’auteur avec cette dédicace manuscrite au verso du faux-titre « Serenissima Regina Donum Varsovia le 24 septembre 1654 » ; le cachet sec de la bibliothèque royale est apposé sur le volume ainsi que l’étiquette de classement de la bibliothèque royale.

 

Louise Marie de Gonzague-Never compte parmi ses ancêtres les fameux Paléologues, qui ont régné sur Byzance, des empereurs allemands, des rois de France, et des représentants d’illustres familles italiennes. Le 10 mars 1646, par son mariage avec le roi Ladislas IV, elle va devenir reine de Pologne.

 

Née le 18 août 1611, Louise-Marie de Gonzague Nevers est la fille de Charles de Gonzague, duc de Nevers, puis de Mantoue, et de Catherine de Lorraine. Comme son père, qui a rêvé de conquérir Constantinople et d’être rétabli sur le trône de ses ancêtres, elle est ambitieuse et éprouve le désir de régner. D’ailleurs, dès sa naissance, les astrologues ne lui ont-ils pas prédit qu’elle coifferait la couronne ? Sa mère étant morte jeune, sa tante, la duchesse de Longueville, s’est chargée de son éducation et l’a introduite dans le monde, notamment dans l’entourage de Gaston d’Orléans, frère cadet de Louis XIII.

En 1627, le duc Gaston d’Orléans, veuf de Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier, tombe éperdument amoureux de la belle Louise Marie. Tandis qu’une « cabale de femmes » prend forme pour les marier, il imagine d’enlever l’élue de son cœur pour l’épouser secrètement. Mais la reine-mère Marie de Médicis s’oppose à cette union par tous les moyens, d’abord en emprisonnant la jeune fille et sa protectrice au donjon de Vincennes ; puis après la mort de la duchesse de Longueville, en 1629, en faisant enfermer Louise Marie dans un couvent pendant plus de trois ans !

 

Alors qu’elle s’est retirée à Nevers, Louise Marie est « pressentie » par le cardinal de Richelieu pour devenir l’épouse du prince Ladislas de Pologne. Mais le futur roi Ladislas IV Vaza lui préfère Cécile Renée de Habsbourg, archiduchesse d’Autriche. La « candidate » évincée doit se contenter de gouverner ses domaines du Nivernais, hérités de son père. En 1637, elle fait son retour dans le monde : Henri de Coeffier de Ruzé d’Effiat, marquis de Cinq Mars et favori de Louis XIII, est subjugué par sa beauté et sa personnalité. Une passion partagée entraîne les amants à conspirer contre le cardinal de Richelieu. Après l’exécution de Cinq Mars, en septembre 1642, Louise Marie doit de nouveau se réfugier à Nevers. Ce n’est qu’en 1645, alors qu’elle a déjà dépassé la trentaine, que son destin va enfin répondre à ses ambitions. Cette année-là, Ladislas IV de Pologne, veuf,  envisage de se remarier. A Varsovie, on se souvient de Louise Marie de Gonzague-Nevers, qui avait fait forte impression sur l’ambassadeur de Pologne en France. Le roi est cultivé et amateur de sciences : ce qui décide Louise Marie à accepter le mariage, bien que son futur époux soit de quelque dix sept ans son aîné, en fort mauvaise santé et quasi impotent.

 

Le mariage par procuration est célébré à Paris, au Palais Royal, le 6 novembre 1645. Le roi Ladislas est représenté par l’envoyé extraordinaire Opalinski, qui s’enthousiasme : « Nous aurons une reine, dame dans le sens pur du mot, élégante et belle, sage et humaine, intelligente et pieuse« . La reine-mère Anne d’Autriche assiste la mariée à sa toilette, lui prête les perles et les diamants de la Couronne de France, mais s’oppose à ce qu’elle revête le manteau royal à la polonaise, en velours blanc semé de grandes flammes d’or, sous prétexte qu’il s’agit d’un mariage sans cérémonie. Ce qui n’empêche pas de célébrer l’événement par de splendides fêtes avant que Louise Marie rejoigne son nouveau pays en compagnie de la noblesse polonaise venue la chercher et de ses propres « secrétaires ».

 

Au rebours du peuple, son mari lui réserve un accueil rude. Elle est solennellement sacrée et couronnée à Cracovie le 10 mars 1646. La prédiction des astrologues s’est enfin réalisée ! Pour combien de temps ? Le 6 novembre 1648, Ladislas meurt. Louise Marie contribue à placer sur le trône son jeune beau-frère Jean II Casimir, Jésuite qui l’aime tendrement ! Le pape relève le prince de ses vœux et accorde les dispenses nécessaires pour qu’il puisse épouser Louise Marie, laquelle conserve ainsi la Couronne. De fait, c’est elle qui gouvernera le royaume, fera front à la guerre et aux révoltes, car son nouvel époux manque singulièrement de fermeté de caractère. Et lorsqu’elle mourra d’apoplexie, le 10 mai 1667, il préférera abdiquer l’année suivante, découragé, et se retirera en France, où il retournera à la vie monastique.

 

Louise Marie de Gonzague-Nevers, « deux fois » reine de Pologne, est enterrée à Cracovie et laissera sa marque à Varsovie où elle a fondé le couvent de la Visitation, dans lequel se sont établies les sœurs grises de la congrégation de Saint Vincent de Paul.

 

Superbe volume littéraire symbolisant l’histoire franco-polonaise offert par Saint-Amant à Louise Marie avec cet ex-dono manuscrit au verso du faux-titre « Serenissima Regina Donum Varsovia le 24 septembre 1654 »

25 000 €

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