Discours de la Méthode

In-4 de 78, [1-1 bl], 413, [34-1 bl], complet. Plein vélin à recouvrement, plats ornés d'un filet d'encadrement doré, dos lisse, tranches mouchetées. Reliure hollandaise de l’époque. 199 x 155 mm.

Précieux et remarquable exemplaire conservé dans sa reliure en vélin hollandais de l’époque –condition fort prisée pour cette originale publiée à Leyde – à grandes marges.

Après la condamnation de Galilée en 1633, Descartes avait pris la résolution de ne laisser imprimer aucun ouvrage de son vivant. De la Hollande où l'avait conduit son aspiration à la solitude et à l'isolement, le philosophe continue cependant à correspondre avec ses proches. C'est aux instances de ceux-ci qu'il cède en publiant en 1637 une anthologie de ses recherches à laquelle il laissa le sens d'une démarche toute singulière et toute personnelle. Après avoir pensé confier son ouvrage aux Elzevier puis à un imprimeur parisien, Descartes finit par traiter avec le libraire imprimeur Jean Maire établi à Leyde, moyennant la rémunération de 200 exemplaires d'auteur.

Œuvre fondamentale rédigée en français afin d’être plus intelligible et accessible Le Discours de la Méthode marque une étape considérable dans la progression de la pensée occidentale au XVIIè siècle.

Le Discours de la Méthode est suivi de 3 Mémoires scientifiques également en édition originale : « La Dioptrique », « La Géométrie » et « Les Météores », abondamment illustrés de figures sur bois.

Descartes y mentionne par ailleurs les découvertes de Harvey sur la circulation sanguine (Exercitadio anatomica de motu cordis et sanguinis, 1628). Il s'agit de la première discussion sur ce sujet par un philosophe français.

Comme la plupart des livres scientifiques importants, le Discours de la Méthode a vu son prix fortement progresser depuis plusieurs décennies sur le marché international. La condition idéale pour cette originale est bien sûr la reliure en vélin de l'époque.

De rares exemplaires reliés en vélin de l’époque, sans provenance significative, sont apparus sur le marché au cours des deux dernières décennies.

Le premier, vendu à New York il y a 21 ans, fut alors adjugé plus de 200 000 $. Le second, l’« exemplaire Beguin décrit avec des « trous de vers restaurés dans la marge de plusieurs dizaines de feuillets et quelques piqûres » ; Paris, 2006 » fut vendu 180 000 € à Paris il y a 16 ans. Le troisième, l’« exemplaire vendu par Christie’s London le 2 juin 2004, lot n° 54 décrit « a little light browning, a few spot », fut adjugé 247 000 € il y a 18 ans.