De arboribus coniferis

Belon du Mans, Pierre
P., Apud Gulielmum Cavellat, 1553.
Prix : 6 000 €

Édition originale fort rare De arboribus coniferis imprimée à Paris en 1553, illustrée d’intéressantes gravures sur bois.

Exemplaire conservé dans son vélin moucheté de l’époque.

In-4 de (8) ff., 32 ff. ; 8 gravures sur bois. Vélin moucheté, dos à nerfs orné, tranches rouges. Reliure de l’époque.

230 x 157 mm.

Belon du Mans, Pierre (1517-1564). De arboribus coniferis, resiniferis, aliis quoque nonnuliis, sempiterna fronde virentibus, cum earundem iconibus ad vinum expressis. Item de melle cedrino, cedria. agarico resinis & iis quae ex coniferis proficiscuntur. Ad illustrissimum dominum Franciscum Olivarum, Franciae cancellarium, virum amplissimum. P., Apud Gulielmum Cavellat, 1553.

Édition originale de l'un des tous premiers traités sur les conifères illustré de jolies gravures sur bois, œuvre de Pierre Belon, naturaliste et médecin français (Cérans, Sarthe, 1517- Paris 1564).

First edition.
T
he first work on coniferous trees and one of the first botanical books to cover a single species.

Belon was the first to name all cone-bearing trees 'coniferae' a term which was followed by Gesner. Descriptions are given of the various species, including their locations, and he cites authorities such as Dioscorides. The work contains illustrations of Cedrus major, Picæ arboris figura, Pinus, Icon Pinastri, Laricis figura, Sapini arboris delineatio, Abies foemina, and Cupressus.

Pierre Belon (1517-1564) was one of the most orginal naturalist of the Renaissance.

"He was one of the first explorer-naturalists and between 1546 and 1550 he undertook long voyages through Greece, Asia, Judaea, Egypt, Arabia and other foreign countries. He looked at the world as an analyst devoted to detail. He succeeded in winning the confidence of the great and was famous during his lifetime" (DSB). The woodcuts are excellent.

Né près du Mans, dans une famille modeste, Pierre Belon se fait remarquer très vite par d’exceptionnelles qualités intellectuelles et par son goût pour l’observation scientifique.

Il est d’abord l'élève d'un apothicaire connu, puis il suit à l’université de Wittenberg, en Allemagne, les cours du botaniste Valerius Cordius, qu'il accompagne plus tard à travers l’Allemagne et en Bohême. En 1542, il

devient l'apothicaire du cardinal de Tournon. Grâce à la générosité de ce mécène des arts et des sciences, il entreprend et mène à bien son grand voyage en Orient, de 1546 à 1549. De retour en France, il se fixe à l'abbaye de Saint-Germain-des-Présoù il écrit la plupart de ses ouvrages. Il effectue encore de nombreux voyages - en Angleterre, en Suisse et en Italie notamment. Le roi Charles IX lui donne un logement dans le petit château de Madrid, construit par François Ier dans le bois de Boulogne, près de Paris. C'est dans ce bois que Belon est mystérieusement assassiné un soir d’avril 1564. Il a quarante-sept ans.

Cet homme de la Renaissance, curieux de tout, est l'un des premiers voyageurs naturalistes. Il enrichit la science de son temps de nombreuses et précieuses observations sur les animaux et les plantes. En 1546, à une époque où les périples lointains sont longs et très périlleux, Pierre Belon entreprend un grand voyage en Orient dans le seul but de voir de près les substances médicamenteuses dont il a lu la description dans des ouvrages anciens. Au fil des étapes, ce voyage, qui le conduit notamment en Grèce, à Constantinople, en Asie Mineure, Egypte, Palestine et Syrie, se mue en une véritable expédition scientifique. Partout, Belon observe, se renseigne, prend des notes. Il ne s'intéresse plus seulement aux plantes, mais aussi aux animaux ; il étudie ceux qu'il ne connaît pas, les dessine et, le cas échéant, les dissèque ou s'arrange pour en rapporter un spécimen naturalisé. Sa curiosité s'étend à la géographie, aux modes de vie, mœurs et religions des habitants, aux ruines antiques, à l'agriculture, à la pêche et à la chasse, à la médecine, à la cuisine.

À son retour, il consigne le résultat de ses observations dans des ouvrages véritablement révolutionnaires pour l'époque : Histoire naturelle des étranges poissons marins, la Nature et diversité des poissons, Observation de plusieurs singularités et choses mémorables, Histoire de la nature des oiseaux, témoins de ses dons d'observation et de la profondeur de sa réflexion. Certes, il classe encore les poissons comme Pline l'Ancien, qui vivait au Ier siècle de notre ère, mais il en décrit 175 espèces, alors que le naturaliste latin n'en dénombrait que 74. S'il range le dauphin parmi les poissons - comme d'ailleurs la loutre, le castor, le crocodile, le homard et même le lézard -, il constate que cet animal a des mamelles abdominales, mais au nombre de deux seulement, « à la manière des animaux à quatre pieds qui n'ont qu'un petit à la fois ». Il montre également que l'anatomie du cerveau du dauphin est proche de celle du cerveau humain.

Si son apport à la science dans le domaine de la botanique est très enrichissant, Belon s'intéresse aussi aux diverses utilisations des plantes (thérapeutique, alimentaire, technologique), aux procédés de culture et aux rendements. Son dernier ouvrage, Remontrances sur le défaut du labour et culture des plantes et de la connaissance d'icelles, cite les arbres exotiques qu'il serait utile, selon lui, d'introduire en France, et il invite le collège des médecins de Paris à fonder un établissement pour l'acclimatation des plantes étrangères. Le premier jardin botanique français n'est créé qu'en 1596, et à Montpellier, plus de trente ans après sa mort.

En 1538, il s'occupe du jardin de Touvoie « une vaste pépinière d'arbres et d'arbustes exotiques », l'un des premiers jardins botaniques de France.

Il écrit un abrégé de L'histoire des plantes de Leonhart Fuchs, qui sera traduit en espagnol, puis en 1553 ce précieux traité sur les conifères.

Ce précieux volume est précédé d’une autre édition originale très rare de Pierre Belon sur les antiquités égyptiennes : « De admirabili operum antiquorum et rerum suspicendarum praestantia liber primus. De medicato funere, seu cadavere condito & lugubri defunctorum eilatione. Liber secundus. De medicamentis nonnullis. servandi cadaveris vim obtinentibus. Liber tertius Ad rever, & illustriss D. Fran. Gard. Turnonium, Parisiis, 1553 », in-4 de 8 ff., 54 ff. et 4 ff.

Ce curieux ouvrage traite des différentes cérémonies funéraires des anciens et des modernes, de l'embaumement des corps, de l'usage de la "momie" comme médicament, et de divers autres médicaments ou substances (cèdre, "naphta", nitre.) Il explique l'utilisation du bitume que les anciens Egyptiens utilisaient pour la momification des cadavres. Son action contre la putréfaction a incité les médecins à l'utiliser en thérapeutique. Apothicaire du Cardinal de Tournon, Pierre Belon a voyagé de 1546 à 1550 en Grèce, en Turquie, en Egypte, en Judée et en Arabie. Il en rapporta un grand nombre d'observations sur l'histoire naturelle.

Exemplaire conservé dans sa reliure de l’époque.