Histoire naturelle des minéraux

Buffon, Georges-Louis Leclerc de
Paris, Imprimerie Royale, 1783-1787.

L’exceptionnelle série complète des Minéraux de Buffon reliée en somptueux maroquin citron de l’époque aux armes de la duchesse de Gramont, illustre bibliophile morte sur l’échafaud en avril 1794.

8 volumes in-12, maroquin citron, triple filet doré encadrant les plats, armoiries dorées au centre, dos à nerfs richement orné, filet or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées sur marbrures. Reliure en maroquin citron armorié de l’époque.

161 x 97 mm. 

Buffon, Georges-Louis Leclerc, comte de (1707-1788). Histoire naturelle des minéraux par M. Le Comte de Buffon, Intendant du jardin et du Cabinet du roi, de l’Académie Françoise et de celle des Sciences.
Paris, Imprimerie Royale, 1783-1787

Première édition de format in-12, « suivant la copie in-4 ».
La série consacrée aux Minéraux est ici bien complète de ses 8 volumes. Elle appartient à la première édition in-12 des Œuvres de Buffon comprenant 71 volumes, hors anatomie, dont la publication s’étagera sur 53 années, de 1752 à 1805. Les grands de l’époque sélectionnaient les sous-séries complètes de livres choisies au sein de cet impressionnant ensemble, ainsi détaillé :Histoire naturelle, 32 volumes – Supplément 14 volumes – Oiseaux, 18 volumes. – Minéraux, 8 volumes – Ovipares et Serpents, 4 volumes. Poissons, 11 volumes. – Cétacées, 2 volumes. Les exemplaires portant le titre d’Œuvres complètes diffèrent des autres dans l’arrangement des 13 premiers volumes et des 14 volumes des suppléments.

« Notre ouvrage contiendra à peu près tout ce qu’on sait des oiseaux & néanmoins ce ne sera, comme l’on voit, qu’un sommaire, ou plutôt une esquisse de leur histoire, seulement cette esquisse sera la première qu’on ait faite en ce genre, car les ouvrages anciens & nouveaux, auxquels on a donné le titre d’Histoire des Oiseaux ne contiennent presque rien d’historique ; toute imparfaite que sera notre histoire elle pourra servir à la postérité pour en faire une plus complète et meilleure. » (Buffon).

Exceptionnel et superbe exemplaire en maroquin citron de l'époque aux armes de la Duchesse de Gramont, sœur du grand Choiseul, Ministre de Louis XV, morte sur l’échafaud en avril 1794.

« Personne dit M. de Meilhan, n’a été plus fidèle en amitié et plus dévoué à ses amis. On ne vantoit point son esprit on ne citoit pas ce qu’elle disoit ; mais on recouroit à son conseil, on étoit flatté de son approbation et « on avoit la plus grande confiance dans ses lumières ».

C’est bien là la femme extraordinaire, « qui avait le courage et le cerveau d’un homme » et qui comparut devant le tribunal révolutionnaire, sans vouloir s’abaisser à se défendre. Elle aurait pu dire que les Philosophes avaient été protégés par elle, rappeler les services rendus, l’influence salutaire qu’elle avait exercée sur les affaires Publiques ; elle dédaigna d’implorer quelque justice. « N’as-tu pas, lui demanda Fouquier-Tinville, envoyé de l’argent aux émigrés ? » -
« J’allais dire non, répondit-elle, mais ma vie ne vaut pas un mensonge ! » Condamnée d’avance avec son amie, la duchesse du Chatelet, qu’elle essaya de sauver, elle périt sur l’échafaud, fièrement comme elle avait vécu (17 avril 1794).

Les livres de la Duchesse de Gramont sont reliés simplement, mais avec une certaine élégance. Ils se recommandent surtout par la qualité exceptionnelle du maroquin dont la couleur a résisté à l’action incisive du temps. Le soin avec lequel a été exécuté le corps d’ouvrage justifie l’empressement dont ils sont l’objet de la part des bibliophiles et les prix élevés qu’ils obtiennent dans les ventes publiques.

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