Le Livre des Prouffitz champestres et ruraulx
« Livre capital, l’ouvrage de Pierre de Crescens est le prototype de toutes les maisons rustiques. C’est le premier ouvrage imprimé qui renferme tout un livre consacré à la chasse. »
In-folio, (6) ff. (dont le titre imprimé en rouge et noir orné d’une large bordure gravée sur bois portant la marque de Philippe le Noir), 136 ff., 13 bois gravés dans le texte (dont un à compartiments, répété quatre fois et deux autres répétés deux fois ; le bois illustrant le neuvième livre montre une scène de chasse), demi-maroquin rouge, dos lisse orné de filets dorés. Reliure de la fin du XVIIIè siècle.
265 x 185 mm.
Très rare édition admirablement illustrée de 13 bois gravés dans le texte.
Inconnue de Bechtel et non vue par Thiebaud qui en donne une collation erronée, elle est recensée à quatre exemplaires dans les Institutions : B.n.F., Bibliothèque Sainte-Geneviève, Bibliothèque Mazarine et Bibliothèque de la Faculté de Pharmacie.
« Livre capital, l’ouvrage de Pierre de Crescens est le prototype de toutes les maisons rustiques. C’est le premier ouvrage imprimé qui renferme tout un livre consacré à la chasse ».
« La première édition française, faite sur le manuscrit du roi Charles V, et intitulée : Prouffits champestres et ruraulx, touchant le labour des champs, vignes et jardins, etc., composé en latin par Pierre Crescens, et translaté depuis en langage françois, à la requête de Charles V, roy de France, en 1373, Paris, 1486, par Jean Bonhomme, in-fol. : Ant. Vérard en fit une seconde édition à Paris dans la même année ; toutes les deux sont rares ; une troisième parut dans la même ville chez Galliot du Pré, 1533, in-folio » (Biographie universelle, 9, col. 472).
« Ce fut sur l’invitation de Charles II, roi de Sicile mort en 1309 que Pierre de Crescens, né à Bologne en 1230 composa son Traité d’économie rurale, dans lequel il réunit à une théorie lumineuse les résultats certains d'une longue pratique, exempte de beaucoup de préjugés qui étaient encore en faveur plus de trois cents ans après. L’auteur est bien supérieur à son siècle. Il cite les anciens agriculteurs latins, Caton, Varron, Pallade, même Columelle, quoiqu'on ait assuré positivement, que cet auteur n’avait été retrouvé que depuis ; mais il ne les copie pas seulement. Tous les savants de l'université de Bologne, ainsi que plusieurs religieux, lui communiquèrent leurs connaissances, Crescenzi, dans sa préface, les remercie d'avoir approuvé et corrigé son livre, et les engage à l'améliorer encore. Cet ouvrage, exécuté avec tant de soins, examiné et revu par plusieurs savants, est un monument remarquable dans l'histoire de l'agriculture et celle de l'esprit humain. Il fut composé en latin, sous ce titre : Opus ruralium commodorum, libri duodecim. Dès qu'il parut, il fit une grande sensation, et fut bientôt répandu dans toute l'Europe. On le traduisait en italien et ensuite en plusieurs autres langues modernes. Charles V, roi de France, le fit traduire en français en 1373, avec d'autres livres relatifs à l'économie rurale.
Le manuscrit de la traduction faite pour ce prince existe encore : il est orné de trois vignettes, et très bien conservé. Il a pour titre : Rustican du labour des champs, translaté du latin de Pierre de Crescens en français, par l'ordre de Charles V, - roi de France en 1373. Le traducteur n'y est pas nommé. Lors de la découverte de l'imprimerie, ce livre fut l'un des premiers que l'on mit à l'impression » (Michaud).
« Ce volume traite également de chasse, de pêche et de gastronomie. À partir de 1533, il fut augmenté de textes de botanique et édité sous le nom de Bon Mesnager. Le quatrième livre est consacré à la culture de la vigne et au vin. Souvent accompagné de très beaux bois » (Bechtel, 196).
Bechtel ne décrit aucun exemplaire de cette édition Michel Le Noir mais cite l’exemplaire Junk de la veuve de Michel le Noir, Paris, 1521, vendu 58 000 € le 22 mai 2003 relié en vélin postérieur.
Bel exemplaire à grandes marges (hauteur 265 mm contre 249 mm pour l’exemplaire usagé et remonté de la bibliothèque Cynégétique du Verne) conservé dans son élégante reliure ancienne.
De la bibliothèque A. Brölemann.







