Secrets de la vraye agriculture
« Edition originale française fort rare » (Thiebaud) reliée à l’époque aux emblèmes de Marcus Fugger (1529-1597) par l’atelier parisien du Pecking crow binder.
Provenances : Marcus Fugger (1529-1597) ; M. Delasize avec ex-libris ; André Simon.
In-4 de (6) ff. (titre, dédicace à Charles Tristan, Seigneur de Puy d’Amour, datée du 22 may 1571, prologue, table des chapitres, avis au lecteur, privilège daté du 4 février 1570), 374 pp., (25) ff. (table des matières). Il n’y a pas de pp. 193-196.
Veau brun, plats ornés en leur centre de la marque destinée à Marc Fugger, dos à nerfs refait, tranches dorées, coins restaurés. Reliure de l’époque réalisée par l’atelier du Pecking Crow binder pour Marc Fugger.
225 x 166 mm.
Edition originale française ; fort rare.
La dix-neuvième journée, pp. 328-340, est consacrée aux « Divers passetemps de la chasse, et volerie et autres occurrences ».
« Ouvrage estimé » (Brunet).
Augustin Gallo, agronome célèbre d’Italie, naquit à Brescia en 1499. Quoiqu’il ne se fût pas livré à l’étude des lettres, il réunissait cependant à un esprit d’observation toutes les connaissances qui, à cette époque, pouvaient concourir à former un bon agriculteur. Son caractère moral et les utiles travaux auxquels il se livra pendant tout le cours de sa vie lui attirèrent l’estime et l’amitié des hommes distingués de son temps. Il se livra à la culture des terres dans sa patrie, qui était alors la partie la plus fertile et la mieux cultivée de l’Italie. Non content d’observer les bonnes méthodes qu’il avait sous les yeux, il étudia les ouvrages des anciens et des modernes, fit de nouveaux essais, introduisit de nouvelles cultures, et parvint, après une longue expérience, à être le premier agronome de son siècle. C’est alors qu’il entreprit la rédaction d’un ouvrage, qu’il publia à l’âge de soixante-six ans, après y avoir travaillé pendant douze années. « Je n’ai rien écrit, ou très peu de chose (dit Gallo dans une de ses lettres), que je n’aie exécuté de mes mains, ou que je n’aie fait faire pour mon propre compte, ou que je n’aie vu pratiquer par les autres, ou enfin qui ne m’ait été certifié par des personnes dignes de foi. » L’on peut considérer Gallo comme le père ou le restaurateur de l’agriculture italienne ; ses écrits présentent en effet des choses qu’on n’avait pas dites avant lui ; et sa pratique, des méthodes et des cultures inconnues à ses compatriotes avant qu’il les introduisît parmi eux. Telle est par exemple la culture du riz, celle de la luzerne, qui n’était connue à cette époque qu’en Espagne ; les Italiens avaient oublié le nom de cette dernière plante, et les grands avantages qu’en retiraient leurs ancêtres.
« Le traité de Gallo offre encore aujourd’hui aux cultivateurs pratiques dont l’éducation n’a pas été soignée, le traité, sinon le plus complet, du moins l’un des plus utiles qu’ils puissent lire. » (Michaud).
Précieux exemplaire relié à l’époque à Paris pour Marcus Fugger (1529-1597), le bibliophile et banquier augsbourgeois de l’empire germanique.
Famille d'entrepreneurs de la Renaissance, financiers de l’accession au trône de Charles-Quint, banquiers de ses successeurs, la dynastie Fugger compta en ses rangs plusieurs grands bibliophiles. Raimund, Johann Jakob, Ulrich et son cousin Marcus, constituèrent de splendides bibliothèques. Fils de Anton Fugger, Marcus mena une vie princière à Augsbourg. En 1560, il succède à son père et prend la tête de la banque familiale, puissante mais menacée par la concurrence des groupes banquiers génois émergents. Auteur du premier traité d’équitation en langue allemande (1578), traducteur de deux ouvrages d’histoire théologique. (Callistius et Baronius), Marcus Fugger collectionna avec érudition et fit relier avec un soin tout bibliophilique une partie de ses livres, les confiant aux relieurs parisiens les plus habiles de l’époque, parmi lesquels Gomar Estienne, qui exécutèrent de somptueux décors mosaïqués à entrelacs, parfois armoriés.
Un bel exemple des reliures simples commandées par ce grand bibliophile : celle-ci est ornée en son centre du célèbre fer à l’aigle bicéphale, l’un des trois fers habituellement choisis par ce relieur parisien pour les reliures de type sobre qu’il exécutait pour Fugger. Il est intéressant de la rapprocher d’une reliure conservée à la bibliothèque Braidense à Milan (Federico Macchi, Arte della Legatura a Brera, Biblioteca nazionale Braidense, 18 avril - 22 juin 2002, n° 70), provenant du même atelier, recouvrant un Boccace imprimé à Paris en 1542, sur laquelle on relève un fer semblable.
Provenances : Marcus Fugger (1529-1597) ; M. Delasize avec ex-libris ; André Simon.

