Les Hiéroglyphiques

Valérian, Jean-Pierre
Lyon, Frelon, 1602.
Prix : 23 000 €

Édition originale collective de Jean-Pierre Valérian qui s’efforce d’expliquer par les symboles égyptiens, grecs et romains les branches de la science et de l’art.

Précieuse reliure de l’époque en maroquin citron orné réalisée après 1603 pour le roi Henri IV qui l’offrit au collège qu’il venait de créer pour l’éducation des élèves.

Provenance : Henry IV (1553-1610) ; Collège de La Flèche ; C. N. Radoulesco ; Rothschild ; Baron Alexis de Rédé.

Valérian, Jean-Pierre, dit Pierius. Les Hiéroglyphiques. Hieroglyphica, sive de sacris Aegyptiorum, aliarumque gentium litteris commentariorum.
Lyon, Frelon, 1602.

In-folio de (8) ff., 644 pp., (20) ff.

Suivi de : Valérian, Jean-Pierre. Pro Sacerdotum Barbis Ad Clarissimum Cardinalem Hyppoletum Medicem.
Lyon, Frelon, 1602.

In-folio de 47 pp., (1) p., (1) f.

Ensemble de deux ouvrages reliés en 1 volume grand in-folio, plein maroquin citron, plats ornés d’un superbe semé de dauphins alternant avec des fleurs de lys frappés or, chiffre H couronné du roi Henri IV frappé or aux angles, grandes armoiries du roi Henri IV au dauphin couronné frappées or au centre (reproduites par O.H.R), dos lisse entièrement orné d’un semé or de dauphins et de fleurs de lys, coupes décorées, tranches dorées.
Exceptionnelle reliure de l’époque de format grand in-folio en maroquin citron décoré et revêtu des chiffres, symboles et armoiries du roi Henri IV (1553-1610).

383 x 240 mm.

Édition originale collective, la meilleure selon Brunet, de Hieroglyphica, dans laquelle Valérian s'efforce d'expliquer par les symboles égyptiens, grecs et romains, presque toutes les branches de la science et de l'art.

Le volume est orné d’un portrait, 267 vignettes et 12 gravures.

La seconde œuvre Pro Sacerdotum Barbis defensio traite de l’intention de renouveler un décret attribué à un ancien concile et confirmé par le pape Alexandre III, décret qui défendait aux prêtes de porter de longues barbes.

Le Cardinal Bembo, Léon X et Clément VII furent les Mécènes de Valerian, déjà Chambellan et chanoine, il fut obligé de mettre lui-même des bornes à leurs bienfaits. Voulant consacrer tout son temps aux lettres, il refusa les évêchés de Capo-d’Istria et d’Avignon et n’accepta que la place de protonotaire apostolique. Il n’avait cependant pas pu refuser à Clément VII de se charger de l’éducation d’Hippolyte et d’Alexandre de Médicis, ses neveux, qu’il fut assez heureux de pouvoir soustraire aux poursuites lors de la prise de Rome, en 1527, en les conduisant à Plaisance. Mais, l’année suivante, fatigué du séjour de la cour, il se retira à Bellune, et ce fut alors qu’il composa ses quatre livres sur les antiquités de cette ville, dans lesquels il inséra quarante-deux inscriptions, la plupart inédites. Cet ouvrage, comme tous ceux de Valerianus, est écrit avec une rare élégance.

Précieux volume fastueusement relié après 1603 pour le roi Henri IV qui l’offrit au collège des Jésuites de La Flèche pour l’éducation des élèves.

Henri IV autorisa, par lettres patentes, le retour des jésuites en France en 1603 et préconisa la fondation de ce quatorzième collège, dont René Descartes fut l’élève dès la première promotion, de 1604 à 1612.

Henri IV, dit le Grand, fils d’Antoine de Bourbon, roi de Navarre, prince de Béarn duc de Vendôme, de Beaumont et d’Albret, comte de Foix, et de Jeanne d’Albret, reine de Navarre, princesse de Béarn, comtesse de Foix, naquit au château de Pau le 14 décembre 1553 et porta d’abord le titre de prince de Navarre ; élevé dans la religion calviniste, il fut nommé gouverneur et amiral de Guyenne en 1562 et fut reconnu comme chef du parti huguenot en 1569 après l’assassinat du prince de Condé ; il monta sur le trône de Navarre le 9 juin 1572 à la mort de sa mère, et, le 18 août, épousa à Paris Marguerite de Valois, sœur de Charles IX ; à la suite de la Saint-Barthélemy (24 août 1572), il dut abjurer le protestantisme et n’en fut pas moins retenu à Paris, dont il ne put s’échapper qu’en février 1576 ; aussitôt de retour dans ses états, il reprit sa religion primitive et, à la tête des calvinistes, recommença la lutte contre les catholiques. Henri III, abandonné par les catholiques rattachés à la Ligue, se rapprocha d’Henri de Navarre, devenu héritier du trône, et vint avec lui assiéger Paris en 1589 ; peu après Henri III était assassiné (2 août 1589). Henri de Navarre, désigné par le roi défunt comme son successeur, se vit aussitôt abandonné par la majorité des catholiques et des protestants et dut conquérir ou racheter peu à peu tout son royaume ; ayant fini par abjurer le calvinisme en l’église de Saint-Denis le 25 juillet 1593, il fut sacré à Chartres le 27 février 1594 et reconnu comme roi de France sous le nom d’Henri IV le 15 septembre 1595 par le pape. Après avoir assuré la paix religieuse en accordant, par l’Édit de Nantes du 15 avril 1598, l’égalité de traitement entre les Protestants et les catholiques, et la paix avec l’Espagne par le traité de Vervins (5 mai 1598) dans lequel Philippe II renonçait à ses prétentions à la couronne de France, Henri IV se consacra avec l’aide de Sully au relèvement du royaume, le réorganisa, et lui rendit la prospérité en développant l’agriculture, en introduisant les industries nouvelles de la soie et de la verrerie et en établissant la liberté du commerce des grains. Il fit rompre le 17 décembre 1599 son premier mariage qui avait été stérile pour épouser à Lyon Marie de Médicis le 27 décembre 1600, enleva au duc de Savoie la Bresse, le Bugey et le pays de Gex en 1601, et unit à perpétuité à la couronne de France en 1607 la Navarre et tous ses biens patrimoniaux, c’est-à-dire la Gascogne, le Béarn, le comté de Foix, le comté de Vendôme et le Périgord. Il fut assassiné par Ravaillac le 14 mai 1610, alors qu’il se préparait à recommencer la lutte contre la maison d’Autriche.

Remarquable et rarissime reliure ornée réalisée pour Henri IV et ainsi analysée par O.H.R : « Nous ferons remarquer que ce fer présente au bas des écus un dauphin couronné ; ce dauphin se trouve répété sur les plats de la reliure qui est entièrement recouverte d’un semis de dauphins non couronnés et de fleurs de lis alternés. Il est difficile d’expliquer autrement la présence de ces dauphins que par un souci de variété dans l’ornementation, puisqu’Henri IV ne fut jamais dauphin. » (O.H.R.)

La collection R. Esmérian ne présente qu’une seule reliure se rapprochant de celle-ci par la taille et le décor, mais plus tardive, elle est moins originale : Bibliothèque R. Esmérian. Deuxième partie. 1972, n° 50 adjugé 115 000 FF (17 500 € il y a 52 ans).

Provenance : Henri IV ; Collège des Jésuites de La Flèche ; C. N. Radoulesco ; Rothschild ; Baron Alexis Rédé.